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  Automne - Hiver 2004
Ami(e)s de Montjoie

Nous avons trouvé intéressante, dans le no 2939 de France Catholique du 16 Juillet 2004, cette réflexion sur l'ADOPTION du Dr Julien Betbèze, médecin psychiatre, thérapeute familial : Nous vous la livrons, complétée par le témoignage d'une adoptée.

L'Adoption et après ? ... Le secret, quelle conséquence peut entrainer sa révélation
« ...peut-on sans conséquences graves révéler tous les secrets ? dans le cas d'une adoption classique, la recherche du père ou de la mère biologique peut se révéler traumatisante.
Ce qui est aujourd'hui avéré, c'est que toute adoption pose problème. Face aux crises que connaissent, pendant leur adolescence, les enfants adoptés, on se disait autrefois que la crise est provoquée par le désir qu'a l'enfant de retrouver ses parents biologiques.
Mais les études ont montré que l'enfant à qui l'on offre de retrouver ses vrais parents ou sa culture originelle est en crise parce qu'il veut au contraire être sûr de se trouver, quant à ses parents adoptifs, dans sa vraie famille.
En d'autres termes, l'enfant adopté veut une réassurance sur la réalité de sa nouvelle appartenance: c'est cette réassurance qui diminue la violence de l'enfant et qui permet son intégration.
Pourquoi cette volonté (dans notre société) d'en finir avec le secret ?
«D'abord, il y a des personnes qui souffrent dans leur vie familiale et qui imputent cette souffrance au secret de leurs origines. Ces personnes se plaignent et on écoute leur plainte car notre société compassionnelle attribue une importance primordiale aux victimes. La loi a tendance à prendre en compte la souffrance de ces victimes, sans que le législateur s'interroge sur le fait que les réformes législatives facilitant la levée du secret familial peuvent créer de nouvelles catégories de victimes.
Plus généralement, il me semble que le modèle de la modernité est fondé sur la transparence: tout doit se savoir, tout doit pouvoir être révélé.
Or ce sont les sociétés totalitaires qui opèrent selon le fantasme de la transparence absolue. Ce qui devrait inciter à la prudence.
   
En complément, cette réponse à une question d'une " adoptée " : lue dans une revue ?
" J'ai lu la question d'une adoptée, qui ne veut pas connaître ses origines, malgré ses enfants qui l'y poussent (*). pourquoi écouter vos enfants, ce n'est pas leur histoire, mais la vôtre. Rien ne vous y oblige, je vous dis bravo, continuez, faites comme vous le sentez. Contrairement à vous, j'étais très perturbée de ne pas savoir qui étaient mes parents biologiques. J'ai toujours agi loyalement vis-à-vis de mes enfants qui savaient que je venais de la DASS et que j'avais été adoptée. Pour eux, mes parents adoptifs étaient leurs grands-parents, jusqu'au jour où:... j'ai fait des recherches, soutenue par des amis. Pour mes 50 ans, ces amis m'ont offert ce qui représentait pour moi le plus beau cadeau, c'est-à-dire voir ma mère. Ce fut un grand choc, elle m'a accueillie avec ces mots: «Tu es ma bêtise.»
Aujourd'hui la maison de retraite où elle se trouve me réclame un soutien financier! Réfléchissez bien avant d'entreprendre des recherches qui vous apporteront peut-être de grandes déceptions.
Annie, C.
   

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